CR Sharp Practice (rapport de bataille) - Chez Philou, la suite ...

Province d'Albacete, Juin 1812 sous un ciel orageux au milieux de terres emblavées.
Les espions de l'Empereur ont informé les plus hautes autorités du coin que dans la maison d'un latifundiaire se cache des armes destinées à la guérilla ...
Un détachement fraîchement arrivé dans la Péninsule va tenter de s'en saisir.
Le Colonel Ducreux (Normand depuis des générations) monte une expédition dotée d'une formation de 4 groupes de Conscrits et Volontaires (des "bleus-bites" comme on dit vulgairement), deux groupes de voltigeurs un canon léger discret et facile à déplacer ainsi qu'un groupe de Dragons querelleurs et soiffards, mais aptes au combat.
La phase d'approche se fait avec détermination mais en aveugle, même s'il est probable que la population locale offrira une certaine résistance ....



Bon gré, mal gré les Français tentent une approche sur les flancs et déploient leur canon au centre afin de couvrir et de recouvrir ce village perdu dans La Mancha de boulets bien sentis ...

Ci-après le Français divise sa "grosse" formation en deux pour tenter l'enveloppement ... son artillerie fait florès et ne se laisse pas surprendre par la batterie adverse ... les cannoniers Anglais, pleins de courage abandonnent l'objet de leur désir (ils sont Anglais, rien de bien étonnant) et prennent la poudre d'escampette ...

Cependant, la surprise est de taille pour les soldats de l'Empereur, peu habitués à combattre des gueux sanguinaires, trois groupes de guérilleros s'approchent sans vergogne pour décharger toute leur haine de notre pacifique et civilisateur Empereur.
Appuyés par des dragons anglais (qu'un éclair les pourfende à jamais !!) ils délogent notre colonne qui s'est laissée surprendre.





Malgré ce "contre-temps", le groupe restant ne veut rien lâcher et le caporal Mozziconacchi (Corse du côté de Guizonaccia) parvient à rallier à grands coups de plat d'épée ses hommes et à contenir les dragons anglais qui n'en finissent pas de se regrouper ...



Le flanc gauche anglo-espagnol est tenu par la batterie et une formation de deux groupes de réguliers ... l'échange de tirs ne semble pas affecter le maintien des deux formations car, il faut le signaler, le Lieutenant Ferrière et le Lieutenant O'Oshognessy n'en étaient pas à leur première rencontre ... la légende dit même qu'ils se seraient battus en duel avant la guerre dans un bouge de Cork en Irlande du sud ... pour les beaux yeux d'une rousse.



Ces trente minutes de combats auront vu des actes de bravoure que l'Histoire omet trop souvent ... ci-après une charge de nos vaillants voltigeurs de la pièce anglaise ... regrettable charge dira-t-on, la pièce avait été chargée à mitraille et l'Anglais a eu juste le temps d'en décharger le contenu sur nos hommes ... gazpacho assuré et certifié par les Lord !



Le sergent Lespinasse aura laissé une épouse et trois orphelins du côté de Montagnac suite à une tentative de charge ... il n'a pas vu venir le coup fatal donné par ces satanés guérilleros ...





Décontenancés, ivres de vengeance, mais harcelés par les "novices" à la tonsure du couvent voisin, ils fuiront le champ de bataille et seront tous versés à l'infanterie de ligne dès le mois suivant.

Puis qu'ajouter ? La troupe française sera sauvagement égorgée par la guérilla malgré une forte résistance des canonniers français qui ont fait honneur à l'arme de prédilection de notre Empereur.





Seuls deux voltigeurs, haillonneux, en sang, essoufflés parviennent à atteindre l'objectif et à le défendre ... las, il est trop tard et moral a atteint son seuil de rupture.





C'est sur un champ de bataille parsemé de morts et de blessés (qui seront bien vite émasculés par les guérilleros ... à croire qu'ils se complaisent à dévorer les attributs virils de nos soldats !!) que la nuit tombe ... "un désastre de la guerre" de plus à mettre sous le fusain de Goya.





Samuel Lefranc - sergent voltigeur du 26ème léger - alias "Le Revanchard"

Merci pour ce compte-rendu haut en couleurs !
On remet ça quand tu veux !

Mon père, ce héro au regard si doux...

Ah à c'est comme ça, je relève gant !!!

Jean-Daniel Dumas